Fétichisme
Le fétichisme tel que nous le concevons et le pratiquons se définit ainsi :
A – SEXUALITE
1 _ Le fétichisme sexuel est une attirance sexuelle caractérisée par une forte excitation érotique à la vue, à l’évocation ou au toucher d’un objet ou d’une matière particulière. Il arrive également parfois que des odeurs ou des stimuli visuels de ces objets ou matières soient sources de fétichisme.
Impossible d’établir une liste exhaustive des différents fétichismes tant ils sont nombreux et parfois décalés. On peut ainsi citer parmi les plus courantes, le rétifisme qui est le fétichisme des chaussures, l’altocalciphilie le fétichisme des talons hauts ou la doraphilie pour les matières de type latex, cuir, caoutchouc… L’un des plus exotiques est la plushophilie qui est le fétichisme des peluches.
Les objets ou matières concernés sont très dépendants de l’érotisme personnel. Néanmoins, on retrouve traditionnellement des objets en cuir (fétichisme du cuir), latex, vinyle ou élasthanne (lycra), des chaussures (principalement bottes, cuissardes, bottines et talons aiguilles), des vêtements, des vêtements moulants (sous-pull à col roulé, body, top, combinaison …), des sous-vêtements (culottes, bas, chaussettes, corsets) ou du port de lunettes, des odeurs (bonnes ou mauvaises), et certains peuvent se révéler particulièrement surprenants pour les non-initiés : fétichisme de la cigarette, de l’urine, des aiguilles, une couleur …etc.
2 _ Certaines formes de fétichisme sexuel se rapportent à des attitudes et à des comportements qui provoquent le trouble ou l’émotion nécessaires à une excitation se transformant en plaisir ou rendant le plaisir accessible :
* Une femme appréciera, par exemple, de se sentir sans défense face à un désir masculin qui se manifeste, plus ou moins symboliquement, de manière contraignante ou violente.
* Un homme, de son côté, pourra rechercher des attitudes féminines particulièrement élégantes ou hautaines et autoritaire, une désinvolture ou une indécence exagérées, une liberté de ton et de propos inhabituelles, par exemple par un comportement de domina-gynarchiste.
3 _ Le fétichisme sexuel peut aussi avoir pour objet certaines parties du corps humain, érogènes ou non, comme par exemple un pied, ou un nombril.
Diverses caractéristiques physiques du partenaire sexuel recherché peuvent également faire l’objet d’un fétichisme sexuel particulier :
C’est souvent le cas du timbre de voix ou de l’accent, de la teinte particulière des cheveux, d’un type de coiffure (chignon, tresses, franges, … etc.). Certains fétichistes sont attirés par les femmes enceintes. D’autres, plus extrêmes, par des unijambistes ou des personnes atteintes d’un handicap spécifique. Il est en outre difficile d’exclure de ce champ les fétichistes amateurs de femmes mûres, parfois franchement âgées, ou de femmes obèses ou chétives. Sans parler de ceux qui apprécient les partenaires négligées, voire malpropres…etc.
Dans la mesure où de tels signes sont investis d’un pouvoir érotique, il s’agit bien d’un fétichisme, justification préalable de comportements souvent vus comme relevant ensuite d’une simple déviance. Il y a là, en effet, le besoin d’identifier « sur » le partenaire ou l’environnement proche, la présence d’un « objet » ou d’une « condition objectale » à priori indépendant du plaisir sexuel proprement dit.
De tels éléments, parce qu’ils peuvent relever du jeu de rôle de la même manière qu’une guêpière en latex relève du travestissement, mobilisent des émotions et activent un processus directement inscrits dans le périmètre des pratiques sexuelles fétichistes. Qu’ils soient stéréotypés n’est pas un obstacle à la naissance du désir, au contraire : ils contribuent ainsi à instrumentaliser le ou la partenaire ou son environnement, en tant qu’objet conforme à des attentes secrètes, c’est à dire en tant qu’objet de désir ou stimuli du désir.
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En Europe, tout cela nous viendrait de l’ère victorienne, où la société était beaucoup plus restrictive. Ces images ont marqué la vie sexuelle de la noblesse qui a popularisé cet univers érotique dans certains romans. Cet imaginaire s’est transmis jusqu’à nous. Dans les autres continents, cela pourrait aussi venir d’une ère où leur société était plus restrictive.
Ce type de fétichisme érotisé s’est affirmé au cours des cinquante dernières années dans une branche de l’art, notamment en matière de photographie.